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Rencontre avec Franck LEROY Président du Conseil Régional Grand Est

Rencontre avec le Président Franck Leroy
Déroulé de la rencontre du 12 février 2024
Le contenu de l’entretien
Nous avions préparé collectivement cette rencontre au cours de laquelle nous avons abordé 3 thématiques qui nous semblent prioritaires :

Les conditions de travail des agents de notre collectivité (lycées et sites administratifs).Besoin d’un effort financier de la part de notre employeur. Pratique du dialogue social.

1° CONDITIONS DE TRAVAIL Plus personne aujourd’hui ne conteste les suppressions d’emplois opérées depuis 2019 en particulier dans les lycées. Plus personne ne conteste les difficultés liées aux non-remplacements (retraite, maladie, maternité, etc.).

– De notre point de vue cela a des conséquences graves en matière de qualité de service public, sur les personnels tant dans l’organisation du travail que sur la situation individuelle des agents. Dans ce contexte, la CGT fait un constat opposé à celui de l’administration :

les conflits au travail augmentent, les sanctions se multiplient. Les arrêts maladie et les accidents de service sont toujours aussi importants. Enfin, nous constatons une perte de sens au travail grandissante ainsi qu’un fort déséquilibre entre vie professionnelle et vie privée.

En conséquence, la CGT a attiré l’attention du Président sur les revendications qu’elle lui porte :

-La création d’un observatoire de l’emploi permettant une meilleure lisibilité sur les recrutements et sur les départs. La création d’emploi à hauteur de 10% correspondant à peu près aux pertes d’emplois des dernières années.

-Une négociation sur la mobilité professionnelle visant à plus de lisibilité et d’impartialité dans le processus de recrutement à tous les niveaux.

-Une négociation sur un plan de déprécarisassion de masse qui prenne en compte l’ancienneté des agents contractuels.

-Une consultation des organisations syndicales sur le nombre de personnels nécessaires, l’organisation des environnements de travail, les missions, les qualifications et les conditions de travail des personnels EMOP, TRM, CMIL et magasiniers.

-Présentation aux organisations syndicales de la cartographie des emplois et des dotations par Maison de Région lycée par lycée.

-Une négociation sur les suggestions pour réduire les temps de travail (congés menstruels, mesures d’égalité femmes hommes, etc.).

-Une négociation sur l’application du droit à la déconnexion afin d’éviter tout débordement dans le but de gérer au mieux le tout numérique.

-La consultation des organisations syndicales sur la mise à disposition de tablettes numériques dans les lycées.

-Changement d’application de gestion des frais de déplacements (TRAJ’EST).

-Négociation sur la création d’une médiation, d’un accompagnement (indépendant des services RH) chargée de régler les conflits dans l’empathie pour le bien de toutes et tous.

-Arrêt du processus actuel qui créé beaucoup de souffrance.

-Abus des enquêtes administratives qui ont leur utilité dans certains cas, mais qui ne sont pas là pour régler les carences organisationnelles.

-Négociation sur la situation des encadrants de proximité qui
manquent de temps pour leur coeur de métier (multiplicité des outils et des tâches administratives, parfois plusieurs sites géographiques à gérer, formations uniquement par Manag’est, etc.).

-Négociation sur le dispositif de retour à l’emploi suite à absence qui est trop long, probablement faute de moyens humains pour traiter les situations en temps et en heure.

-Eléments de réponse de l’exécutif sur les conditions de travail :TRAJ’EST n’a pas à apparaître à nouveau dans les discussions avec l’exécutif, c’est réglé.

-Globalement, cela se passe plutôt bien au niveau des conditions de travail. Il y a certainement des territoires plus en difficulté que d’autres. Les retours que nous avons sont plutôt positifs sur la pénibilité du travail des équipes encadrantes. Le droit à la déconnexion existe, il n’y a pas d’incitations particulières à travailler en dehors des limites fixées.

Le principe de la déconnexion est à rappeler, le travail doit s’effectuer pendant le temps de travail.

L’exécutif a besoin de visibilité sur les congés menstruels, il est en attente d’un calendrier de l’État et d’un cadrage juridique.

-La CGT doit se sortir de l’esprit le PQSVM, il n’y a plus de sujet. Commentaire de la CGT L’exécutif persiste dans l’idée qu’au niveau des conditions de travail, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

2° EFFORT FINANCIER compte-tenu du contexte actuel d’inflation, les agents sont en attente d’un effort financier de la part de l’employeur sur la part qu’il maîtrise.

Nos collègues administratifs ont quelques fois le sentiment que le peu d’avancées sont principalement à destination des agents des lycées. Il faut, dans ces périodes particulières, des efforts sur les bas salaires, mais aussi en direction des agents des sites administratifs.

Il est urgent et important d’activer tous les leviers à la disposition de l’exécutif pour lutter contre la perte de pouvoir d’achat de l’ensemble des agents de la collectivité.

-En conséquence ,la CGT a attiré l’attention de l’exécutif sur :Une négociation sur le Régime Indemnitaire avec une augmentation du point RI (qui est de 1 euro à l’heure actuelle), de classifications intermédiaires supplémentaires et des procédures et des modalités de recours qui sont à revoir.

La prise en compte des frais liés au télétravail Ouverture d’une discussion sur les chèques restaurants Augmentation de la part employeur sur la complémentaire et la prévoyance.

La rémunération au mérite est une mauvaise idée, c’est l’augmentation du pouvoir d’achat qui compte.

-Eléments de réponse de l’exécutif sur la partie financière :Pour la rémunération au mérite, c’est national, la notion du mérite n’est pas totalement vraie. Il subsistera des éléments objectifs. Nous ne pourrons pas les gommer complètement.

Il n’y a pas de critique entendue de la part des agents sur le sujet. Pas de lisibilité sur les intentions de l’Etat. Il y a certainement des choses à faire notamment sur les CAP et les promotions (ancienneté).Évolution du pouvoir d’achat des agents : en 2024, il y aura une réouverture de discussions sur le sujet.

Il y a une prise de conscience de l’exécutif sur l’évolution économique nécessaire. Cela a été fait en 2023 et rapidement pour les agents avec un versement en une fois. Il y avait une marge de manoeuvre budgétaire qui a été affectée au pouvoir d’achat des agents en priorité. Cette question est une priorité du dialogue social sur le pouvoir d’achat cette année, mais budgétairement l’année 2024 sera compliquée avec une prévision de croissance revue à la baisse.

-Il y aura une ouverture de la discussion sur le RI : l’exécutif souhaite une réponse qui ne soit pas déconnectée des réalités de terrain.

-Il y aura des mesures transitoires en fonction des marges de manoeuvre budgétaire.

Commentaire de la CGT L’exécutif affirme clairement qu’il n’a pas besoin des syndicats pour penser au pouvoir d’achat des agents.

3°) PRATIQUE DU DIALOGUE SOCIAL

La politique du dialogue social actuelle ne laisse pas de place à de véritables négociations et refuse toutes formes de propositions de la part des organisations syndicales et notamment celles portées par la CGT.

La pratique du dialogue social se résume à des échanges bilatéraux, à un agenda social construit unilatéralement. Cette pratique ne laisse pas d’espaces de négociation.

-La CGT s’est exprimée en faveur de la nécessité d’une négociation collective en présentiel sur les points importants comme

le Régime Indemnitaire par exemple. Aujourd’hui les sujets sont présentés aux organisations syndicales dans le cadre de groupes de travail, ensuite ces sujets sont mis à l’ordre du jour du CST et les syndicats se prononcent.

-Selon la CGT, il manque un temps de négociation collective sur certains sujets.

-Eléments de réponse de l’exécutif sur la pratique du dialogue social :

Les réunions bilatérales  c’est utile, l’exécutif est dans son rôle. S’il ne le faisait pas, il serait critiqué. Les réunions bilatérales, c’est également pertinent et utile en cas d’interpellation sur des cas particuliers.

-Pour ce qui est du rallongement des instances, ce sera le cas dans le prochain agenda social.

-Ceci dit, si un 3ᵉ temps est consacré au dialogue social comme le demande la CGT, les instances seront amenées à raccourcir.

-Commentaire de la CGT nous ne partageons pas la même vision de ce que doit être un espace de négociation.

La CGT ne saurait se satisfaire d’un dialogue social essentiellement informatif et descendant, pour ne pas dire condescendant