Les récents échanges entre la CGT et le gouvernement confirment, malheureusement, la volonté clairement affichée d’affaiblir les services publics et les missions des 5,5 millions d’agent·es public.ques (fonctionnaires et contractuel·les), dont 1,9 million pour le versant territorial.
Loin d’annoncer les milliers de créations d’emplois indispensables pour l’accomplissement des missions publiques et l’amélioration des conditions de travail ou d’annoncer une augmentation générale des salaires et, en particulier, une forte revalorisation du point d’indice de rémunération ou de proposer un plan de résorption de la précarité, qui sont pourtant des leviers forts pour augmenter l’attractivité de la Fonction publique, le ministre de « la transformation et de la Fonction Publique » a confirmé le dépôt d’un projet de loi « Fonction Publique » pour le second semestre 2024, avec en perspective l’accentuation de la rémunération « au mérite ».
Ceci produira de multiples régressions, à commencer par l’aggravation des inégalités entre les femmes et les hommes.
Ce nouveau projet de loi portera entre autres la suppression de la gestion collective des carrières, l’individualisation de nos droits, la démolition du caractère unitaire du point d’indice.
Cette nouvelle loi, nous n’en voulons pas !
Au moment où l’on célèbre les 40 ans du statut, nous demandons l’abrogation de toutes les dispositions prises depuis cette date qui n’ont cessé de le détricoter jusqu’à en détruire les fondements.
Comment ne pas voir que le gouvernement continue à accentuer le délitement des services publics de proximité et à conforter la perte d’attractivité des collectivités territoriales et de toute la Fonction Publique ?
Pour les fonctionnaires et agent·es public·ques, l’urgence c’est les salaires !
Nous insistons et persistons : 2024 ne peut pas être une année blanche pour les rémunérations des fonctionnaires et agent.es public.ques, confronté·es à la stagnation de leur rémunération depuis de nombreuses années et à la réalité des pertes du pouvoir d’achat face à la persistance de l’inflation.
La fédération CGT des Services publics porte la seule réponse nécessaire pour y remédier : l’augmentation immédiate de 10 % du point d’indice compte tenu du rattrapage de la perte du pouvoir d’achat cumulée depuis les vingt dernières années et son augmentation à six euros (6 €) pour compenser l’inflation.
Ces revendications sont le fer de lance de la grande journée
nationale et intersyndicale de grève du 19 mars !
Pour que la Fonction Publique redevienne attractive, en plus des mesures de revalorisation générale des salaires, il est nécessaire d’engager des négociations sur la refonte des grilles salariales, indispensables pour une reconnaissance juste des qualifications et de l’expérience, une revalorisation des métiers à prédominance féminine, un déroulé de carrière respectueux de notre statut avec à chaque échelon un gain conséquent de rémunération.
La question des rémunérations est intimement liée à la question des retraites. Le premier semestre 2023 a connu le plus grand mouvement de protestation jamais vu en France depuis des décennies.
La colère contre la réforme des retraites est intacte !
Afin de remettre à niveau les pensions de retraite par rapport au 1er janvier 2017, c’est une revalorisation de 10 % qui est nécessaire immédiatement.
La fédération CGT des Services publics appelle l’ensemble des fonctionnaires, agent·es public·ques et salarié·es de son champ privé à se mobiliser le 19 mars pour :
· L’augmentation générale des salaires ;
· L’augmentation immédiate de 10 % du point d’indice de rémunération des fonctionnaires et son augmentation à six euros (6 €) en 2024 ;
· La revalorisation immédiate de 10 % des pensions et un niveau de pension (taux de remplacement) d’au moins 75 % du revenu d’activité pour une carrière complète;
· L’abrogation de la loi portant réforme des retraites;
· L’égalité salariale femmes-hommes, mesure essentielle pour lutter contre l’inflation et financer les retraites ;
· L’abrogation de la loi de transformation de la Fonction Publique ;
· Dans le cadre de la campagne revendicative « 10 % pour la Fonction Publique » : 10 % de temps de travail en moins, 10 % d’effectif en plus, 10 % de temps de formation ;
· Le maintien, l’amélioration, le renforcement de l’ensemble de nos services publics et contre toutes les mesures les remettant en cause (privatisations, délégations de service public…).
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